jeudi 22 septembre 2011

L'AFFAIRE ENRON

En décembre 2001, Enron numéro un mondial du courtage en énergie , chouchou de la presse financière et de la bourse, était l'objet de la plus colossale faillite d l'histoire des États-Unis. Cette épopée est un cas d'école catastrophes qui sont en germe dans l'obsession centrale du gouvernement d'entreprise : la création de valeur pour l'actionnaire.
En l'espace de quelques de semaines, la société texane de courtage en énergie Enron, la septième plus importante entreprise américaine, a perdu toute valeur et déposé son bilan. 
L'affaire Enron rappelle que le marché dans son essence, est noir. La firme de courtage en énergie ''la quintessence même du pur marché libre'' et pourtant, quel rideau de fumée !  
Qui en est le responsable ?
Il s'agit d'abord de la faute des dirigeants. Le 20 août dernier son PDG Kenneth Lay, déclare à Business Week: '' la compagnie est probablement dans sa meilleure forme, la meilleure forme qu'elle n'a jamais eue'' Il a pourtant vendu toutes ses actions Enron depuis six mois, empochant au passage une dizaine de millions de dollars de profit net. Un escroc ? Même pas. Les dirigeants d'Enron ont menti et volé de ''bonne foi''. Ils espéraient qu'Enron allait se refaire (comme au casino) et leur vol et leur mensonge seraient passés inaperçus.
Ensuite les experts comptables Arthur Anderson maquillait tellement bien les comptes d'Enron qu'il a fini par détruire les documents. Grave erreur, car le travail d'un bon expert-comptable est de maquiller légalement les comptes.
Les analystes financiers. En ce qui concerne Enron ''les meilleurs experts financiers avaient du mal à comprendre les comptes tant ils étaient compliqués. Mais c'était pour eu un signe que l'entreprise était dirigée par des gens remarquablement intelligents qui ne pouvait que réussir''. On touche du doigt l'une des clefs  de la confiance en économie : ne rien comprendre. Les économistes, leurs mystères et leurs jargons ont de beaux jours devant eux.
         
Depuis les malversations de ses dirigeants, celles des auditeurs d'Andersen, l'aveuglement des analyses boursières, les liens étroit entre Enron et l'administration Bush défraient chaque jour la chronique. Mais ce n'est pas seulement vis-à-vis de ses salariés et actionnaires américains, que la firme s'est comporté de manière inqualifiable. C'est le cas également en Inde, où Enron détient 65% de la centrale électrique de Dabhol (DPC).
Là aussi, le manque de transparence et la collusion avec les autorités ont été la règle. L'association américaine Human Rights Wtach (HRW) rappelle que la Banque mondiale avait refuse un prêt pour ce projet qu'elle estimait économiquement non viable. Mais les agences américaine pour le financement des investissements à l'étranger a pris le relais et avancé les fonds nécessaires. Et la construction très controversée sur place, a démarré. 
En 1999, HRW accusait Enron d'être complice des violations des droits de l'homme perpétrées par la police de l'État indien, où était construite la centrale : arrestations arbitraires d'opposants au projet, violences physiques, etc. La société DPC aurait prêté du matériel aux forces de police et rémunéré ces dernières pour leurs prestations dans la protection du chantier.
Bien que les autorités du Maharashtra aient finalement annoncée en juin dernier leur volonté de dénoncer le contrat avec DPC, pour cause, de prix trop élevé de l'énergie offerte, la centrale intéresse de nombreux repreneurs parmi lesquels Shell et TotalFinaElf.  A suivre, donc.

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